L'interview | Désirée Walter
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Comment présenteriez-vous votre organisation en quelques mots ? En quoi consiste votre fonction? Quel est votre objectif? |
Convaincue de notre responsabilité collective envers les populations touchées par les crises humanitaires, HQAI jette des ponts entre le domaine de l’audit professionnel et celui de l’aide humanitaire et au développement. Pour assurer la qualité de l'action des organisations qui interviennent auprès de ces populations vulnérables, il est parfois nécessaire de faire appel à un organisme indépendant. L'audit externe crée de la confiance pour les parties prenantes et encourage les organisations concernées à développer leurs capacités, dans une démarche d’apprentissage continu. En bref, nous visons à encourage une aide humanitaire responsable, efficace et fondée sur des principes clairs.
Notre objectif est d’amener toujours plus d'acteurs à s’engager dans ce parcours, et ce à chaque étape de la chaîne : États, bailleurs de fonds, intermédiaires, ONG, réseaux, individus… L’humanitaire est en rapide et profonde évolution. Les besoins augmentent alors que les fonds diminuent, ce qui impose une gestion judicieuse des moyens. Alors que le rôle joué par les acteurs locaux et nationaux est de plus en plus reconnu, en pratique, la localisation peine à décoller. HQAI propose des solutions techniques à plusieurs défis auxquels font face de nombreuses organisations, en particulier la déduplication des exigences de diligence, des partenariats plus équitables, et le financement direct. Mon rôle consiste à informer et convaincre.
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La Genève internationale est une véritable plaque tournante, ce qui favorise des échanges de qualité avec des parties prenantes importantes. Dans un contexte humanitaire de plus en plus complexe, nous disposons ici de différentes options pour écouter, informer et influencer. Le revers de cette densité, c’est que les acteurs qu'on voudrait rencontrer ont souvent des agendas surchargés.
Les organisations auditées par HQAI sont des ONG situées partout dans le monde, de Dhaka à New York. Seules quelques-unes sont basées en Suisse, mais elles sont souvent représentées à Genève via divers réseaux ou acteurs (l'Alliance CHS, l'ICVA ou le SCHR, par exemple).
Nous collaborons également avec des missions permanentes afin de mieux comprendre leurs priorités et leur expliquer la valeur ajoutée de notre action. Les missions jouent un rôle important en contribuant à l’esprit multiculturel de Genève et en échangeant des informations pertinentes avec leurs capitales respectives. Les représentants nous donnent des retours précieux sur des idées ou des innovations potentielles ; ils sont aussi en mesure de faire le relais dans leur pays.
Le secteur universitaire joue un rôle important, en soutenant des projets collaboratifs, l'échange d'idées et la formation de la nouvelle génération. Nous avons recruté des talents directement auprès de l'UNIGE et nous accueillons régulièrement des étudiants issus du Graduate Institute pour des stages de six mois ou plus. Je précise que ces stages sont rémunérés.
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Genève est un choix incontournable pour une organisation active dans le domaine humanitaire et de l'aide au développement comme la nôtre. La concentration d'acteurs favorise des échanges constructifs et nous permet de participer régulièrement à de nombreux événements. Je suis convaincue de l'importance du contact direct : la pandémie nous a appris à utiliser Internet pour être plus efficaces lors de réunions, mais les conversations les plus intéressantes ont souvent lieu lors de la pause-café. Au cours des prochaines années, j'espère augmenter la visibilité et l'impact de HQAI.
Toutefois, la densité mentionnée ci-dessus a aussi des inconvénients. Nous sommes une toute petite équipe ; nous devons donc choisir avec soin comment investir notre énergie. D'autant plus que nos bureaux ne sont pas au centre de Genève. Rester à jour sur le "who's who" de Genève est tout aussi difficile. La page Movers and shakers est très utile pour cela.
Chez HQAI, nous accordons la même importance à la qualité de nos échanges avec les parties prenantes externes à la Genève internationale. Genève est une bulle où certaines voix peinent à se faire entendre, surtout celles de partenaires clés dans les pays du Sud.
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Plus diversifiée. Plus transparente. Plus équitable. Plus participative.
À mon avis, l'un des plus grands risques serait que le fossé ne cesse de croître. J'espère qu'on puisse établir des cadres plus efficaces pour le bien de la planète et de ses habitants.
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Pour moi, la question qui manque, c'est "qui sont les deux acteurs à Genève auxquels vous aimeriez être présentée ?" Il est parfois difficile d'obtenir un rendez-vous avec les bonnes personnes. Combien d'opportunités ratées parce qu'on ne parvient pas à ouvrir une certaine porte!
Rien ne m'empêche de dormir, mais beaucoup de choses hantent mes rêves. En particulier, l’inefficacité, le manque de transparence et le manque de respect. Le respect est pour moi une valeur essentielle, par ailleurs intimement liée à la responsabilité envers les personnes touchées par les crises humanitaires au cœur de la mission de HQAI. C'est cet impératif moral qui me motive à me lever tous les matins !