Suyay: les disparus, l'attente, le deuil (7-25 novembre 2018) Une émouvante exposition du Centre de la Photographie à Genève sur les personnes disparues raconte le poids de l'attente, l'épreuve des recherches, mais aussi l'espoir, toujours vivace, de retrouver une mère, un père, une sœur ou un frère disparu.
En quechua, Suyay veut dire "attendre", et ce mot a été le point de départ de l'artiste primée Laia Abril qui a travaillé au Pérou avec des familles ayant perdu des êtres chers. Au Pérou, des milliers de personnes vivent dans l'angoisse de ne pas savoir ce qui est arrivé à leurs proches portés disparus. Elles ne peuvent ni faire leur deuil, ni aller de l'avant, condamnées à une existence suspendue entre la vie et la mort.
Pour ces familles, le poids de l'absence est étouffant – certaines le portent depuis vingt ou trente ans. Près de 20 000 familles péruviennes sont toujours à la recherche d'un proche disparu, tout comme des centaines de milliers d'autres à travers le monde.
Qu'elle soit consécutive à un conflit, une migration ou une catastrophe naturelle, chaque disparition marque le commencement d'une longue quête empreinte d'incertitude pour la famille.
Cette exposition, organisée en partenariat avec le CICR, est présentée du 7 au 25 novembre au Centre de la Photographie Genève.
Enquêter sur les disparitions est essentiel. Depuis plus d'un siècle, le CICR aide les familles à faire valoir leur droit de savoir. Faire la lumière sur le sort des personnes portées disparues, aujourd'hui ou dans dix ans, est un engagement humanitaire autant qu'un droit reconnu par la loi.
Texte fourni par le Centre de la photographie Genève.